Gangsta Skanka
Année de production : 1997
Réédition : 2000
Nombre de pistes : 15
Liste des titres :
Raggacronyme (3:15)
Je suis né au C.H.U.
À côté d’une Z.U.P.
J’ai été au C.P
Quitté avant le L.E.P.
Sûr que dans mon C.V
Y’aura jamais le B.A.C.
Sûr que dans mon C.V
Y’aura jamais le B. E. P.
Je n’ai pas le profil V.R.P
Je n’ai pas le style P.D.G.
Pas de porte flingue à mon Q.G.
Je ne travaille pas pour les R.G.
Je vis en P.C.V.
De C.E.S. en T.U.C.
Patiente aux A.S.S.E.D.l.C.
Pointe à l’A.N.P.E.
Je prends pas le T.G.V.
J’ai pas la T.V J.V.C.
La facture E.D.F.
Relève de la S.F
Je me sens un peu perdue,
Au milieu de tous ces M.O.T.S.
Je lance un S.O.S. à mon A.S.
Pour ne pas finir en Q.H.S.
Je suis né au C.H.U.
À côté d’une Z.U.P.
Je vis en P.C.V
De C.E.S. en T.U.C.
D’après la S.O.F.R.E.S.
M’explique t’on chez mon A.S.
À la fin de mes droits C.A. F.
J’aurai la mention S.D.F.
Bad Boy (3:30)
Il a vu tous tes films avec Al Pacino.
Dans la rue il marche comme Robert de Niro.
Avec une moto il se prend pour Marlon Brando.
Le Bad boy dans le quartier n’était pas un cadeau.
Bad boy, bad boy, bad boy!
Il ne porte pas de gun, ne porte pas de couteau,
Ne fait pas dans la coco et pas dans la pedo.
Il est toujours on the run en passant au bistrot,
Le bad boy dans le quartier est un grand mafioso.
Bad boy, sous le soleil de Miami.
Bad boy, avec une fille à Paris.
Bad boy, pour la mafia en Italie.
Bad boy, ne te fais pas de soucis.
Non, pas de souci pour le Bad boy.
Le bad boy tous les matins regarde la météo,
Pour savoir ce qu’il va pouvoir se mettre sur le dos.
Il a un carnet d’adresse rempli de numéros,
Mais à toutes ses maîtresses, il préfère Columbo.
De Silvester il n’a pas les pectoraux,
Mais il a le regard à la façon Rambo.
Il porte du XL pour planquer ses abdos,
Le Bad boy tout petit n’était pas un cadeau.
Don’t Bogart That Joint (3:03)
Don’t Bogart that Joint, don’t Bogart that Joint
Sur les coups des deux heures et demie,
Au moment fort du show se vidaient les demis,
Monsieur Meji était assis sur le rebord d’un ampli,
Assis, assoupi, assoupli, les lèvres coincées sur un kesti.
Je sais que c’est pas une vie,
De faire le con toutes les nuits.
Assis, assoupi, assoupli, les lèvres coincées sur un kesti,
Je sais que c’est pas une vie
de faire le con toutes les nuits,
De décharger, de tout monter, de balancer et de jouer,
De démonter de recharger et de temps en temps de bouffer.
Il a tellement d’étoiles l’hôtel qui nous attend ce soir,
Il a tellement d’étoiles qu’ils les ont planquées sous le comptoir.
Dans la salle enfumée, les lumières allumées,
Nous donnaient le signal qu’il fallait écourter la soirée.
Tout le bar pogotait sur les beats reggae,
Et la bière s’écoulait à flot dans les gosiers.
La sono rendait l’âme sous les skanks des claviers,
Mais le show était à son point de loin le plus haut,
Les basses ramassaient, les aigus fusillaient,
Mais le show était à son point de loin le plus chaud.
Pass me the pipe, pass me the Pipe…
No Coke No Dope (3:53)
De ma vie tous les jours,
Je veux rester le M.C.
Avec un total control
Je veux gérer mes envies.
Pas de tics pas de tocs,
Même si je quitte la piste.
Pour le statut de mes veines,
J’ai la tactique tankiste.
Pas de coton dans la cuillère,
Pas de poison dans mes artères,
Pas de coton pour mon cerveau,
Pas de couteau dans les che-pos,
Pas de flic dans les baskets,
Pas de fix dans les toilettes,
Pas de prison, pas de matons,
De télévision sous cachetons.
No coke no dope
Pas de compte â régler,
De dealers à éviter,
Pas de séjour en H. P.,
De garde à vue prolongée,
Pas de citron dans la cuillère,
Pas d’éther pour calmer les nerfs,
Pas de malaise, pas de poussière,
Pas l’air de ne pas avoir l’air.
Pas de coco dans mes narines,
Amphétamines et cocaïne sont les mamelles de la déprime.
No coke, no dope,
Pas de pe-do dans mes pipe lines,
Amphétamines et cocaïne sont les mamelles de la déprime.
L’asepsie cérébrale passe par la seringue,
Moins efficace qu’une balle, plus insidieux qu’un flingue.
Dis toi qu’au fond du trou, sourde sera la jungle.
Les revendications n’ont pas cours chez les dingues.
Pas de chemin tout tracé,
Pas de destin scellé,
Par l’aiguille plantée,
Entre les doigts de pieds.
Pas de coton dans la cuillère,
Pas de poison dans mes artères,
Pas de coton pour mon cerveau,
Pas de couteau dans les che-pos.
Soul Vibrations (4:15)
Everybody, everybody move, Everybody, everybody groove
Faites le choix de votre partenaire,
C’est un pas en avant et un pas en arrière,
Entrez dans la danse, entrez dans la transe,
Entrez dans le pouvoir, dans le pouvoir des sens.
La sono travaille dans les bonnes fréquences,
Mets ton esprit sur la bonne impédance,
La musique te donne la bonne cadence,
Bouge ! Délivres toi de tes souffrances !
Quelle que soit ta couleur, quelles que soient tes humeurs,
On a tous dans le corps le même sang, le même coeur.
Je ne suis qu’un émetteur qui essaie d’être à l’heure.
Difficile labeur par ces temps de douleur.
La musique, langage universel,
N’a pas besoin de castes, pas besoin de querelles,
En pratique, quelle que soit la chapelle,
Le bon et le mauvais représentent un large panel.
Odile (4:36)
Je te rends ton sac et tes larmes de crocodile, Odile.
J’ai vidé le mien et me sens beaucoup bien.
Je reprends mon arc et mes livres de Buff Alo Bill,
J’arrête de jouer à tes jeux de crétin.
J’ai mis mon blazer et mes chaussures de ville, Odile.
Il n’y a dans mes poches que mes mains.
Je suis reparti pour une nouvelle vie civile,
Demain je ne serai plus des tiens.
T’es difficile, tellement difficile, Odile,
C’est difficile, tellement difficile.
Je te rends les clés de ton automobile, Odile.
Je te laisse mon vélo et mes patins.
Tu vivras sûrement beaucoup d’autres idylles, Odile.
Et de moi tu ne garderas jamais rien.
Comme Robinson je repars dans mon île, Odile.
Tes coups de téléphone n’y pourront rien.
Je m’envelopperai dans la fierté de mon exil,
Et tu n’y pourras plus jamais rien.
Je te rends ton sac et tes larmes de crocodile, Odile.
J’ai vidé le mien et me sens beaucoup bien.
Je suis reparti pour une nouvelle vie civile,
Demain je ne serai plus des tiens.
Wild Thing (4:32)
Gangsta skanka (2:21)
A lot off (3:51)
Le soleil tape dur sur nos têtes,
D’une folie que rien n’arrête.
L’argent tout puissant règne en maître
Et que sa volonté soit faite!
On vit au rythme des moteurs,
La pression explose les compteurs,
Encore une petite erreur,
Parti pour la grande peur.
A lot of,a lot of mercy.
A lot of, for everybody.
A lot of, a lot of mercy.
A lot of, to everybody.
Rien n’arrête les bulldozers,
Semant la civilisation.
Ni Amazonie, ni désert!
Pour nuire à cette réputation,
Petit à petit le monde se resserre.
Murs de béton, incidents nucléaires,
Du bas de notre nouvelle ère,
On est en train de préparer l’enfer.
Abri 56 (3:21)
Je vis sous l’abri cinquante six,
De la ligne de bus huit cent quatre vingt dix,
Tout près du parc de la gare de transit,
Voila bientôt deux ans que j’y habite.
Le jour, je regarde le balai des taxis,
Le soir venu, celui des travestis.
Autour de l’abri de bus cinquante six,
Il y a de la vie de jours comme de nuit.
J’ai trouvé en ce bas monde,
J’ai trouvé, j’ai trouvé mon oasis,
J’ai trouvé en ce bas monde,
L’ai trouvé sous l’abri cinquante six.
J’ai laissé femme et tourments,
Ou bien c’était peut-être eux,
Il y a tellement longtemps,
Dans cet hiver rigoureux,
Abandonné comme un chien,
Qui n’amuse plus les enfants,
Délaissé par les miens,
Sur un autoroute blanc.
Maintenant le blanc je le bois,
Jusqu’à ce qu’il n’en reste pas.
Bouteille de verre pour bouteille de chair,
Maintenant le blanc est en moi.
Et n’en partira pas,
Bouteille de verre contre bouteille de…
Tous les six mois ils viennent me chercher,
Les gentils gens de la brigade cent six.
Un camion blanc m’emmène à leur foyer,
lIs me passent au Karcher, me lavent mes tennis.
Ils me ramènent le lundi matin,
Un slip tout neuf et le ventre plein,
Barbe et cheveux coupés, pull et chaussures lavés,
Je réintègre régulièrement mes quartiers.
Hip Hop Reggae (3:04)
We come from Limoges, little Kingston
Où parait-il la locale foisonne.
We come from Limoges, little Kingston,
Du terrain vague à côté de la zone.
Les odeurs montent des calumets,
C’est parti pour la danse de la paix.
To the hip, to the hop,
To the hip-hop reggae!
On aime le voyage, les basses qui résonnent,
Balancez le moove, balancez le groove.
Le hip hop reggae combat Babylone.
Pour sauver la planète et la couche d’ozone,
La tribu parcourt le pays,
De ville en ville, plante le tipi.
Le balai (3:33)
Quand le bal est…
Des perles de sueur s’accrochent sur les murs.
Mégots écrasés, semelles de chaussures,
La salle vide, l’éclairage blafard,
Racontent chaque soir une nouvelle histoire.
Racontent chaque soir une nouvelle histoire.
Quand le bal est..
Quand le bal est terminé ; balais pas encore passé.
Les odeurs d’alcool, les odeurs de fumée,
Les pièces de monnaie, les papiers déchirés,
Racontent chaque soir une nouvelle histoitre.
Racontent chaque soir une nouvelle histoire
Quand le bal est terminé.
Ragga Protest Song 2 (3:24)
Bad Boy – Dub Version (4:02)
Shadow (3:18)
Shadows cross my life,
Like clouds in the sky.
The Sun gives them life,
Shadow’s my life.
Shadow
In the cold winter,
Shadow’s like a coat.
In the hot summer,
Shadow’s not my fault.
Retombées Presse
GUITAR PART – Mars 2000
Voilà plus de dix ans que les Ejectés les « Tèj’ » pour les intimes) tâtaient du terrain, en indépendants. En rejoignant enfin une grosse structure, ces furieux représentants du rock-ragga-reg-gae-ska-dub comptent bien faire découvrir leur musique ensoleillée au plus grand nombre. Il faut dire que le combo limougeaud s’est déjà forgé une solide réputation festive sur scène. les atouts principaux de ce « Gangsta Ska » sautent aux oreilles : un groove précis et sans concessions (la basse est pour le moins bavarde), et surtout, des arrangements très originaux qui constituent la marque de fabrique Ejectés : les chœurs féminins sont bien sentis, et la section de cuivres se taille une part de lion dans le succès de l’album.Histoire de pinailler, permettons-nous de trouver certaines compos un peu » convenues « » par rapport aux inévitables tubes que sont Bad Boy, et la reprise fondante de Wild Thing, des Troggs. Mais globalement, pour tout amateur de reggae (allez, soyons réducteur !), voici la sortie incontournable d’un des groupes précurseurs du genre, et en tout cas, acteur principal de son renouveau ces dernières années. Olaïve
L’HUMANITÉ HEBDO
Le reggae made in France commence enfin à être reconnu. Depuis dix ans, les Ejectés effectuent un véritable travail sur le terrain : nombreux concerts, interventions en milieu associatif, ancrage dans les banlieues… Leurs textes (en français), engagés, prennent le soleil au gré de rythmes jamaïcains, mais avec une touche personnelle. Le ska se laisse décoiffer par une belle section de cuivres, tandis que le rocksteady se plaît à mettre l’accent sur l’énergie rock. Mad Professor, qui a remixé Bad Boy, apporte son célèbre cachet dub. Au total, un disque pas si déjanté que ça, mais à la fraîcheur verdoyante et salutaire. F.C
L’AFFICHE – Avril 2000
ÉJECTÉS « Gangsta Skanka » (Tôt Ou Tard/Warner)
Le monde du business et de la promo est vraiment impénétrable : comment se fait-il que l’album des Ejectés ait attire si peu d’attention quand il est sorti fin 1997 alors qu’aujourd’hui il fait -à juste titre – parler de lui ? Est ce parce qu’entre temps on a pris un peu plus au sérieux le rythme du reggae lorsqu’il est mis à la sauce française ? Pas impossible. En tout cas, tant mieux pour Les Ejectés qui voient enfin récompensés dix ans d’efforts et des centaines de concerts, forcément dans la joie et la bonne humeur, voire même dans un certain bordel ! Un groove naturel et omniprésent, une touche de reggae, ragga, un peu de soul et de rock, beaucoup de cuivres, ce groupe de limoges est sur. tout déjanté. Il suffit d’écouter « Raggacronyme » ponctué de VRP, ANPE. CHU, ZUP et autres singles pour s’en douter, avant d’avoir confirmation avec « Bad Boy » (et sa version dub faite par Mad Professor) chanté d’une voix aussi sérieuse que celle de Nathalie (la voix de Billy The Kick). Pas de prise de tête en perspective, juste de la bonne musique : reconnaissons-le, ça fait du bien ! Bertrand Lavaine
ROCK & FOLK – Mars 2000
Depuis plus d’une décennie, les Ejectés de Limoges se sont taillé une solide réputation scénique en écumant l’Hexagone et en multipliant les premières parties. Mais, malgré une discographie conséquente, ils n’ont jamais réussi à se faire connaître au-delà du circuit indé. Et pourtant, ayant évolué très tôt d’un rock festif sous influence Mano Negra au ragga, ils auraient pu bénéficier de la vogue actuelle des musiques sous influence jamaïcaine. Leur dernier album (« OO7 ») un peu bancal n’étant pas parvenu à focaliser l’attention, leur nouvelle maison de disques a décidé deressortir leur meilleur disque à ce jour, paru en 1997. L’excellente impression produite à l’époque se confirme. Les quatorze chansons proposées évoluent plaisamment entre ska cuivré et reggae aéré. La voix est suave, les chœurs restent toujours pertinents et la maîtrise instrumentale du big band de Limoges est à la hauteur des mélodies agréables et des refrains futés qui portent les morceaux phares. Ce disque qui n’a pas pris une ride mérite donc beaucoup mieux que sa diffusion confidentielle de l’époque. H.M.
ROCK SOUND – Février 2000
Les Éjectés ne sont pas nés de la dernière pluie. Ces Limougeauds existent depuis plus de dix ans, et ne sont pas étrangers au succès de la vague ska- reggae qui sévit depuis trois-quatre ans en France avec des groupes comme la Ruda Salska, Zebda ou Tryo. C’est que les Éjectés, mine de rien, ont déjà effectué plus de 700 concerts, et sont des premiers en France à avoir réalisé des connivences entre reggae, ska, funk, et punk avec leurs fameuses » ragga-protest-songs »(dont un tube de ce nom sur l’album de 1994, et une nouvelle version sur « Gangsta Skanka »). Les Éjectés n’ont pas besoin d’y aller dans la gaudriole et dans la rigolade si souvent inhérentes aux sons ska pour faire dans la qualité. Capables de donner à leurs chansons (car ce sont bel et bien des chansons) des accents dramatiques mâtinés de dub (Mad Professor est responsable de l’excel lent mixage de l’album et n’en est pas à sa première collaboration avec eux), leur retour promet un prolongement du mouvement ska et reggae français, et apportera peut-être un vent d’originalité à ses productions. C’est tout le mal qu’on lui souhaite. Thomas Vandenberghe
SKANEWS – N°46
J’ai déjà parlé maintes fois de ce disquc dans Skanews, mais franchement, il fallait vraiment que j’en remette une couche ! L’occasion est trop belle, puisque ce disque paru sur le label des Ejectés en 1997 vient d’être réédité par Warner. Le groupe va plus loin que les autres avec ce disque. En effet, si la plupart des groupes venant de signer une licence sur une major se contentes de rééditer leur album en copie conforme (même pochette, mêmes morceaux), Ejectés sort les griffes en offrant un nouvel habillage (somptueux digipak) et plusieurs titres avec un mixage tout neuf. « Gangsta Skanka »‘ est un album révolutionnaire ! Et je dirais même plus, Ejectés est un groupe révolutionnaire ! Après voir inventé le Rockskaroots il y a plus de 10 ans, les gars de Limoges ont bourlingué dans tous les coins de l’Europe (700 concerts au compteur) et ont enregistré cet album fabuleux Le son est nickel chrome, Mad Prof est derrière les manettes sur certains titres, et la magie est totale. On passe du Ragga au Ska en passant par des notes Reggae, Funk et Soul. Ejectés est un groupe complet qui ne reste pas borné à un style. Ejectés est sans conteste l’un des meilleurs groupes français actuel, tant au niveau de sa musique, de ses mélodies et de ses textes. On passe des galères rencontrées par tous les groupes, « Don’t Bogart That Joint », à la prise de conscience anti-dope, « No Coke No Dope » en passant par les sans-abri, « Abri 56 », l’anti-racisme-connerie, « Ragga Protest Song 2 » et le tube « Bad Boy ». Le seul groupe précurseur du . mouvement Ska-Reggae en France encore en activité aujourd’hui, est toujours bien dans la place ! « Gangsta Skanka » mérite 100 fois d’être disque d’or, définitivement ! J-Pierre
SORTIR ICI – Février/Mars 2000
Contrairement aux apparences, les Éjectés ne nous arrivent pas tout droit des Caraïbes mais de Limoges. Malgré cela, leur musique très exotique n’est pas directement issue du terroir limousin. Ce groupe nous délivre des sonorités à dominante ragga mais aussi hip hop ou bien encore soul, en bref un cocktail savamment dosé qui s’agrémente de voix féminines présentes à chacune des partitions. Si le son se veut festif avec saxo, trombone et trompette, les textes méritent qu’on leur prête une oreille attentive. Ainsi, « Ragga-cronyme » joue avec les mots et les abréviations (comme son nom l’indique) et laisse poindre avec ironie les failles d’un système qui porte en lui ses propres contradictions tout en affirmant, sans détours, que le hip hop reggae combat Babylone (Hip Hop Reggae). Si des mélodies se dégage un optimisme à toute épreuve, les textes contrebalancent ces sonorités par leurs thématiques de révolte à l’émouvante sincérité. L’excellent « Ragga Protest Song » porte ainsi la substance de leur vision désenchantée du monde « Le dollar est un passeport pour passer les frontières sans efforts ».
RADIKAL – N°16 – Février 1998
Après « Glauque City Tej » (90) et « Ragga Protest Songs » (94), le tout récent « Gangsta Skanka » démontre avec force que les Éjectés n’ont rien perdu de leur énergie. Pas de souci donc, Limoges est toujours branchée sur la bonne fréquence. Mettant de côté le vocabulaire et l’imagerie rasta, Steff Tej et sa bande préfèrent ne garder qu’une approche strictement musicale du reggae, et ça leur va bien. Pas de mysticisme, pas de décor à la Kingston, pas de cliché, pas de clonage, juste de la bonne humeur, chaleureuse et débordante. Car les Éjectés transpirent, se défoncent et jouent, vraiment. Derrière « Don’t Bogart that Joint », « Hip-Hop Reggae » ou « Soul Vibration » se cachent des rythmiques sautillantes, rapides, des cuivres bien « lustrés », des guitares funky ou encore des intonations soul. Bref l’esprit de la maison est ouvert, pourvu que ça se mélange et pourvu que ça se mélange bien. La drogue (« No Coke No Dope »), les sans-domicile (« Abri 56 »), la liberté-amère?- (« 0dile »), les thèmes sont divers, traités avec justesse et souvent avec humour. Entre le style parodique (mais respectueux) du style sing-jay façon Eek-A-Mouse (« Bad Boy ») et cette ambiance jazzy, nocturne et enfumée qui flotte sur le titre « Le Balai’, Il existe à priori un fossé. Le reggae à la française des Éjectés le franchit sans complexe.
Sans complexe et sans fausse note. A votre tour d’être ouverts. S. Faure
SKANEWS – N°33 – Septembre/Octobre 1997
« Gangsta Skanka » est un album parfait! Le digipack est somptueux, le son irréprochable et les titres formidables. Les Ejectés prouvent qu’ils sont dignes d’être l’un des plus grands groupes français tous styles confondus. Leur cocktail Ragga/Soul/Funk/Reggae fait mouche à chaque fois. « Hip-Hop Reggae », « Don’t Bogart that Joint » ou « Bad Boy » sont de véritables tubes en puissance (radios! bougez-vous un peu et diffusez-nous ces bonnes vibrations…). Il y a même un ska d’enfer aux cuivres chaleureux (« Gangsta Skanka »), une bonne nouvelle version de « Ragga Protest Song » et un dub de folie « Bad Boy Dub ». Steff Tej a le don de composer des mélodies accrocheuses (mais jamais racoleuses) et d’y placer des textes qui ont vraiment du sens, tout en manipulant à merveille la langue française. Ajoutez à cela une rythmique basse/batterie irréprochable, une guitare qui sait être douce ou tranchante, un clavier jamais envahissant qui fait toujours ce qu’il faut quand il le faut, des choeurs « poumons d’acier », des cuivres puissants et chaleureux, un ingénieur du son qui connait son boulot, et un chanteur qui sait chanter et toaster et vous aurez un disque d’exception qui mériterait de devenir disque d’or! La meilleure chose que j’ ai entendu en France cette année avec Rude Boy System et Improvisators Dub ! Jean-Pierre
BUZZ – N°23 – Novembre/Décembre 1997
Et voilà le troisième album des Éjectés. Les Éjectés, leurs cuivres ravageurs, leurs délicieuses choristes, leur reggae gorgé de ska, de soul, de ragga. Bon, en un mot comme en cent, les Éjectés, qui vont bientôt fêter leurs dix ans d’existence, sont une des meilleures machines à groover de l’hexagone. En quatorze titres, Gangsta Skanka prouve et confirme magistralement tout cela. Une tournée permettra de vérifier ces dires.
LE MAG’ – N°16 – 12 décembre 1997
Il faut impérativement soutenir ce groupe. Il le mérite, car il porte haut les couleurs de la scène électrique limougeaude. Mais en fait, c’est bien l’oreille du spécialiste qui a parlé avant tout. Cet opus, « Gangsta Skanka », est excellent. Les Éjectés, les Tej pour leurs fans, ont produit, techniquement, un album d’un cran supérieur au précédent. Mais ce sont surtout les nouveaux horizons musicaux qu ils explorent qui retiennent l’attention. Ca fleure bon le reggae, le ragga, le jazzy-rock, et toutes les dérives plus ou moins « fusion » de ces styles rythmés.
Bref, c’est un grand cru. On vous encourage donc à les applaudir sur scène: ils sont en tournée partout en France et en Europe jusqu’à fin décembre. Gérard Monseigneur
ON @ FAIM – N°3 – Novembre 1997
Limoges n’est pas Kingston, pourtant il faudra vous y faire: on y pratique le reggae, le ska, la soul et le ragga.
Les Éjectés, depuis 1988, se battent pour imposer leur machine à groove. Un mélange personnel de ska-reggae qui évolue au fil des années et des concerts: en 8 années de tournées plus de 600 concerts (!) en France bien sùr, mais aussi dans une bonne partie de l’Europe.
Les Éjectés sont des gens qu’on aime bien et qui mêlent textes fun avec textes à teneur revendicative (antiraciste et antifasciste), ce qui ne gâche rien.
Ce troisième album (« Gangsta Skanka » distribué par Média 7) est dans la parfaite lignée de « Ragga Protest Songs », avec un travail trés soigné dans la production, les cuivres bien maitrisés (parfois rythm n’ blues) et les chœurs. Ça attaque d’ailleurs très fort avec 3 tubes potentiels « Hip-Hop Reggae », curieux mélange de ska et de soul, « Bad Boy » qui pourrait passer en radio sans problème et dont on retrouve un dub trafiqué par Mad Professor peut être pas au meilleur de sa forme mais très convenable, et « No Coke No Dope » qui vaut le détour. Après un peu de repos avec un reggae très cool, « Odile », légère reprise des hostilités avec un mélange ska- ragga « Dont Bogart That joint » et « Raggacronyme » où pour ma part j’aurai mis un peu plus de basse. Une très bonne et étonnante reprise, « Wild thing », de Chip Taylor et des Troggs (vous n’étiez pas nés) en reggae, puis quelques morceaux plus groove, notamment « Soul Vibration » mélange soul-funk avec chant rap très bien fait, par contre « Abri 56 » sonne trop variété. Avec « Gangsta Skanka » on retrouve un ska joyeux avant de se quitter avec un titre jazzy « Le Balai » et une reprise « Ragga Protest Song 2 » de l’album précédent, carrément d’enfer et plus dur. Voilà pour le disque, les Éjectés avec la sortie de cet album font une méga tournée de 2 mois et demi, à travers la France (comme vous ne risquez pas de voir un clip des Éjectés sur M6 ou de les entendre sur Skyrock allez les découvrir et discuter avec eux) et en Allemagne, Pologne et République Tchèque. Pour les projets, ça se passe à l’étranger avec une compil des meilleurs titres des trois albums à sortir en Espagne sur le label Al-leluia de Barcelone, un maxi en Pologne et en République Tchèque, ainsi que des projets d’enregistrements pour de futurs maxis. Les Éjectés n’arrêtent pas, ils sont suivant la tournée entre 7 et 10, et ça marche plutôt bien.
ROCK HARDI BABY – Mars 98
Qui est une vraie bande de jeunes? Qui met de l’ambiance dans les champs de mines et les restaurants Flunch? Ce sont eux… Les Éjectés, toujours sur la route, toujours en transe, jouant une musique de plus en plus dense, forte, jouissive, permissive, évidente… Ce Gangsta, on peut l’offrir à un kid de six piges comme à un trentenaire en bordée de salon. On sait bien que l’anniversaire va tourner à l’émeute dès que la grosse voix de Steff Tej va surgir de l’ampli vibrant et balancer son groove irrésistible en flirtant avec les basses, guitares et tambours des zicos zingueurs qui l’accompagnent.
A.D. 491 – N°24 – Février 1998
Après des débuts plutôt Rockskaroots (1er album Glauque City Tej), ces limougeauds d’Ejectés ont choisi leur camp en optant pour le ragga-dub. Aujourd’hui, naissance de leur 3ème album Gangsta Skanka, parfaite illustration d’une maturité acquise au fil des années, à cotoyer sur scène des Rita Marley, Specials et autres Last Poets. Excellente qualité de cet album enregistré au Chalet (à Bordeaux); rythmique groove imparable, sorte de cocktail soul-funk-ragga-ska, qui mèle chaleur des cuivres et douceur des choeurs; le tout porté par des textes percutants. Le résultat est bien sùr 100% ragga dub et met des fourmis dans les jambes et la joie au coeur. A noter leur Bad Boy remixé par un certain Mad Professor aux studios Ariwa de Londres! Les Ejectés ont su sortir des sentiers battus et imposer leur style en faisant un ragga dub vivant à la sauce maison. Gangsta Skanka mérite de s’écouter et peut en surprendre plus d’un ! Anne Huguet