Glauque City Tej
Année de production : 1990
Nombre de pistes : 14
Liste des titres :
Intro (0:40)
Périphérique (2:44)
Je vis une vie électrique
Sur le bord d’un périphérique
Je passe mon temps dans ce trafic
De bitume et de mécanique
Le soleil ne traverse jamais la brume des gaz d’échappement
Quelque soit l’heure ou bien le temps les néons sont la seule clarté
les lampadaires sont allumés
La file des voitures anonymes
Avance lentement sans jamais s’arrêter
Il n’y a pas de joie n’y a pas de déprime
Dans cet univers auquel je suis condamné
Le soleil ne traverse jamais la brume des gaz d’échappement
Quelque soit l’heure ou bien le temps les néons sont la seule clarté
Les lampadaires sont allumés
Du haut des échangeurs ou des toits des cités
Qui forment les rives de ce fleuve de fer
Je jette des cailloux j’balance des pavés
Sans jamais arrêter le cour de cet enfer
Je vis une vie électrique
Sur le bord d’un périphérique
Soixante Secondes (3:23)
Une minute en enfer
Juste à la fin du concert
Je me suis retrouvé par terre le nez planté dans la poussière
Je n’avais entre les oreilles plus d’cervelle mais un courant d’air
Je croyais que c’était arrivé
Que la mort me tirait par les pieds
À ma cervelle disjonctée aucun membre ne répondait
Une minute en enfer le nez planté dans la poussière
Dans ma tête résonnait ce putain de mot en anglais
BLACKOUT BLACKOUT
J’aurais voulu me relever
Mais je ne pouvais plus bouger
Les yeux cassés, le nez bouché, les jambes et les bras fracassés
Corps écrasé dans le néant je ne comprenais pas comment
Dans ma tête un brouillage radio
Ca ira (3:10)
Je vais vous parler d’une maladie
La plus répandue dans tous les pays
De l’Amérique au fin fond de l’Asie
C’est la maladie de la connerie
Les politiciens sont atteints – ou la la
Les ministres et les chefs d’état – faudrait pas
Aux informations rien ne va – ou la la
Et ils nous disent tous que – ça ira
Cette maladie elle bousille la Terre
Rend inconscient face à la pollution
Cette maladie elle fait faire la guerre
Fanatise et aveugle une nation
Je crois qu’il faut beaucoup de vigilance
Pour ne pas tomber dans la cadence
Pour ne pas sombrer dans l’indifférence
Qui t’amène tout droit à l’intolérance
Soweto’s Bruning (2:10)
Soweto’s burning
In the ghetto
Soweto’s burning
Of Soweto
Soweto’s burning
In the ghetto
Soweto’s burning
Trouble and heat
Oh Mama (3:59)
Eddy mange du chocolat sous les bombes coincé dans ce trou
Depuis bientôt deux plombes
Eddy a fait l’con et n’a pas su dire non
Est parti à la guerre et a les tripes a l’air
Eddy mange du chocolat sous les bombes coincé dans ce trou
Depuis bientôt deux plombes
Il pense à sa mère au fond de son enfer et son sang se répand
Comme la misère sur la Terre
Oh Mamma
Dis-moi pourquoi ce monde ne tourne pas rond
Oh Mamma
Dis-moi pourquoi ma vie ne vaut pas un rond
Oh Mamma
J’ai mal au ventre, dis-moi quand est-ce que je rentre
Oh Mamma
Ça fait si mal dans mon ventre toutes ces balles
Oh Mamma
Dis-moi pourquoi ils sont venus me chercher
Oh Mamma
Dis-moi pourquoi, pour aller me faire tuer
Oh Mamma
Je vais mourir et arrêter de souffrir
Oh Mamma
Tu leur diras de ne pas dire oui comme moi
O Ma O Ma O Ma O Ma OMaMa
O Ma O Ma O Ma O Ma Say
Monkey Business (2:37)
Je vis dans une jungle city
J’y tue mes jours et j’y tue mes nuits
Dans les rues de jungle city
Bêtes de jour et bêtes de nuit
C’est le temps de la jungle Ô Ô Ô
des couteaux et des flingues Ô Ô Ô
Monkey Monkey
Buzy Buzy
Qu’est ce que t’as à vendre
Ne te fais pas attendre
C’est te temps des dollars
De la bourse au pouvoir
C’est le temps des dollars Ô Ô Ô
Et des cités dortoirs Ô Ô Ô
Monkey Monkey
Buzy Buzy
Rocskaroots (3:09)
Tous les timbrés de la Terre vont danser le rocskaroots
Tous les timbrés de la Terre vont danser entre deux mousses
Tous les gosses de la Terre vont danser le rocskaroots
Tous les gosses de la Terre vont danser entre deux mousses
Le rocskaroots c’est l’anti-soupe
Le rocskaroots est fait par tous
Le rocskaroots ça éclabousse
Aaoaoaa (3:00)
Voici la véritable histoire vraie d’un type qui avait pris un cachet
Mais les cachets c’est mauvais et le type était malade à en crever
Et il ne savait plus où il allait et il ne savait plus où il était
T’aurais pas du prendre ça A A O A O A A
Dans ta tête plus rien ne va A A O A O A A
Perdu dans la foule, les murs s’écroulent
A A O A O A A AAOA OAA AAOA OAA
Gimme Some (2:46)
En vendant des canons on se fait de l’argent
C’est la devise du désarmement
En vendant des idées on se fait beaucoup de blé
C’est la devise de la jet société
Nous ne sommes que des macaques au pays de l’arnaque
Vissés de par la tête sur le grand échiquier
Les détectives de la chaîne n°5
Abrutissent les gosses à coup de 45
Les voisins à coté de chez moi
Se pètent la tête à coup de Madonna
Nous ne sommes que des macaques au pays de l’arnaque
Vissés de par la tête devant l’écran de télé
Gimme, Gimme, Gimme, Gimme, Gimme, Gimme, peace
No more No more No more No more No more No more war
Nous ne sommes que des macaques au pays de l’arnaque
Vissés de par la tête sur le grand échiquier
Les Déboires d’Edouard (1:49)
Édouard tous les soirs s’accoudait au comptoir
Histoire de voir ce qu’il pourrait bien boire
Édouard n’était sur cette Terre
Que pour se boire un verre de Bière
Édouard se disait que l’enfer
D’vait ressembler à un désert
Un lieu sans manger et sans boire
Un lieu sans bar et sans comptoir
Édouard un soir rentrait très tard
Et se perdit dans le blizzard
Le blizzard de la Marie Brizard
Qu’était restée sur le comptoir
Édouard était dans son brouillard
Quand devant lui surgit du noir
Une énorme bouteille de Valstar
Qui l’aplatit sur le trottoir
Pour Édouard il était trop tard
Il s’assoupit dans la nuit noire
Édouard fréquente maintenant les bars
Des environs du purgatoire
Under The Hot Sun (2:42)
Hot sun beats down on the world
After the global warfare
In my head only two worlds
It was just a chemical war
I walk under hot sun
I found peace on the run
Day by day week by week
Nobody with you can speak
Day by day, week by week
All around the world
Under the hot sun
Nobody replies on the phone
All around the nations
No car on the road, no boat on the see
No flag flies for the lost country
I walk under hot sun
I found peace on the run
Glauque City ( 3:00)
HEY HEY TOI
Mais qu’est-ce que tu fous là
Il n’fallait pas t’arrêter là
Les murs sont gris et les rues sont noires
Après minuit c’est le règne du gyrophare
La bière à dix sacs et le snack à cent sacs
La chaise électrique pour qui volera un pack
De ces rues noires autour de toi
N’en repars, repartiras pas
HEY HEY TOI
Mais qu’est-ce qui ne va pas
Pourquoi fais-tu cette tête là
Si ils n’ont rien pour toi à l’agence pour l’emploi
Ils te trouveront une place dans un commissariat
Ne fais pas de bruit mais n’aie pas d’envie
What’s coming up in the Glauque City
Assieds-toi là et ne pense pas
Tu n’en repars, repartiras pas
What’s comming up
What’s coming up in the Glauque City
Colorado Banjo (0:27)
Retombées de la Presse
ROCK & FOLK – Février 1991
Les Éjectés essaieraient-ils de brouiller les pistes? Non contents de dissimuler leurs méfaits sous une pochette dont le lettrage-tag laisse pressentir un groupe de rap, ils se paient une intro dans le plus pur style Blues Brothers. Étonnant pour un groupe dont la première source d’inspiration reste… le ska! Mais peut-être faut-il y voir un signe: ces lascars sont loin d’être des puristes, et leur ska-fortement teinté de rock (Monkey Business)- ne craint pas de divaguer hors des ornières, même si les rythmiques restent bien dans l’esprit. Serait-ce cette absence de complexes qui rend leur album particulièrement frais et dynamique ? Sans doute, mais il bénéficie également de son caractère d’urgence. Tous cuivres dehors, ils piaffaient d’impatience pour transposer sur vinyle leur énergie scénique. Mission pratiquement réussie. On rêverait juste de textes dépassant le stade de la bonne conscience gnangnan (« Ça ira », « Oh mama ») pour se cantonner à l’instantané urbain (« Glauque City ») ou au délire à la Nino Ferrer (« Les déboires d’Édouard »); et d’une insolence accrue qui leur permette de bousculer d’avantage les genres et d’échapper à l’étiquette ska-réductrice dans leur cas. H.M
LO. – Février 1991
Ça y est, il est enfin sorti ce premier disque ! De spectaculaires progrès, faciles à évaluer en réécoutant les précédentes démos, niveau F.M. en puissance. Mais attention, pas de méprise, ici pas de soupe, mais un son « Rockskaroot » généreux, à la fois speed et chaloupé de textes sensibles, raisonnablement engagés, sans chiante austérité aucune. No problem, coup d’essai réussi. Mais Zara, pourquoi diantre les cuivres ne rugissent-ils pas plus ?
ZEBROCK – Janvier 1991
Amis du ska, bonjour! Dix ans à vous morfondre, la mine basse, le pork-pie- hat défraîchi. Ou sont-ils donc, vos héros d’hier: Specials et Selecter, Madness et Bad Manners… Belle époque où les cuivres trépidants, les guitares sous vitamines (discret euphémisme, avouons-le) démangeaient vos creepers. La House vous plonge dans un désarroi profond. Vous plaignez ces raves aux transes synthétiques, aux sourires benets. Sachez-le, votre martyre touche à sa fin. Surgis de Glauque City, bondissent les Éjectés. Je vous le garantis, vous n’avez rien entendu de tel depuis le premier Specials (78). Tout y est, trombones hurluberlus, grattes allègres, choeurs euphoriques, gouaille sauvageonne. Un régal. Pourquoi chercher ailleurs le premier UP le plus convaincant depuis Patchanka? Le Rockskaroots vous tend les bras!
LE QUOTIDIEN DE PARIS – 22 décembre 1990
Puisque la nostalgie du début des années quatre-vingt se fait sentir, voici un Compact-Disc qui vous fera le plus grand bien. C’est du ska, une forme de reggae épuré avec une rythmique turbo ! On savait qu’un certain rock franchie flirtait déjà avec le ska, mais avec les Éjectés, nous sommes carrément dans le sillage des grands noms du genre.
PARCOURS – Janvier 1991
Antidote caustique Boris Vian, s’il était encore vivant, aimerait très certainement le « rockskaroots’ caustique des Éjectés: quelque part entre Les Garçons Bouchers et La mano Negra, leurs chansons « anti-soupe » sont un excellent antidote au blues des banlieues de cette « Glauque City » (s’agit-il de la ville natale du groupe: Limoges?) qui est le décor de leur premier album.
ROCK SPIRITS – Avril 1991
Il semblerait qu’un embouteillage digne des meilleurs moments dans la vallée de la Tarentaise se soit formé aux portes des maisons de disques, et parmi les nombreux prétendants français, peu ont eu la chance de voir leurs espoirs se concrétiser sous la forme de minuscules sillons gravés dans le vinyle. Si les Éjectés ont enregistré un album, c’est qu’ils le méritaient. On ne met d’ailleurs pas longtemps à s’en trouver convaincu lorsqu’on pose « Glauque City Tej » sur sa platine. Après quelques mesures, la voix annonce « Voici le grand orchestre des Éjectés » et c’est parti pour un déluge énergétique, rock-ambolesque aux influences ska assez marquées. Car les Éjectés n’ont pas lésiné sur les moyens et ont eu le bon goût d’ajouter à leurs rythmiques enjouées quelques petites interventions de cuivres bien senties ainsi que de bons refrains facilement mémorables. Heureux hommes que voilà, sachant créer une atmosphère joyeuse et bondissante, propre à faire passer les plus paisibles de ceux qui les écoutent pour des kangourous furieux. La production est, certes, un peu juste, mais leurs intentions sont excellentes et quand il s’agit de vous faire trépigner du pied, tortiller du bassin et sauter sur les tables, ce groupe-là peut être d’un grand secours. Pas de hit single ou de titre mis en avant – ce n’est pas le genre de la maison – mais un ensemble compact qui fait swinguer, sans aucune autre prétention, d’ailleurs. Cela dit, les textes ne sont pas pour autant dénués d’intérêt, parfois marrants et accessibles à tous. Ils ne baignent pas non plus dans un optimisme béat et les paroles de « Oh mama » (exemple le plus marquant), assez tragiques dans le genre, sont là pour en témoigner. Au bout du compte, on ressort épuisé de l’écoute de ce disque, comme sonné, frappé par un déluge de mouvements provoqués par une musique entraînante. A conseiller d’urgence aux adeptes des weight-watchers et de la cure thermale car bien moins onéreux et plus agréable que ces régimes contraignants.